Née le 8 mars 1977

Céline Ripoll – Mardi 13 janvier 2026 à 20h30
Les Récits du mardi 2025/2026

Récit autobiographique d’une puissance émotionnelle absolument bouleversante qui interroge dès son titre provocateur et prémonitoire cette question métaphysique fondamentale : est-ce que notre existence terrestre est véritablement prédestinée par des forces qui nous dépassent ? Le 8 mars 1977, date hautement symbolique, l’Organisation des Nations Unies officialise solennellement la Journée internationale des droits des femmes, et ce même jour historique, à Berlin, ville alors coupée en deux par le mur de la guerre froide, Céline Ripoll pousse son tout premier cri de nouveau-né. Simple coïncidence du calendrier ou véritable signe du destin pour celle qui se découvrira plus tard être une “femme fondamentalement pacifique qui ne le fut jamais” dans les faits de sa propre existence tourmentée ?

Dans ce seul-en-scène d’une intimité rare et d’une sincérité désarmante, Céline ouvre courageusement et sans fausse pudeur toutes les portes secrètes de son histoire personnelle, naviguant constamment entre les ombres les plus sombres et les lumières les plus éclatantes de son parcours existentiel, de Berlin la divisée jusqu’à l’île de Pâques perdue dans l’immensité du Pacifique, en passant par tous les territoires géographiques et émotionnels intermédiaires de sa vie de femme.

Elle retrace avec une précision chirurgicale et une honnêteté implacable un parcours de vie confronté très tôt aux blessures profondes et durables de l’enfance, période durant laquelle son père, agent des services secrets vivant dans la clandestinité, l’entraîne malgré elle dans les méandres complexes de la guerre froide conjugale de son divorce houleux avec sa mère, puis l’impasse terrifiante de la violence conjugale vécue à l’âge adulte, confrontée alors à deux pierres philosophales destructrices et aux démons pervers de l’emprise psychologique la plus subtile et la plus dévastatrice.

Elle éprouve ce besoin vital et irrépressible de comprendre enfin, avec le recul des années et la sagesse chèrement acquise, ce qui l’a inexorablement menée jusque dans ces ornières existentielles ! Avec une sincérité absolument désarmante qui touche au plus profond et un humour véritablement salvateur qui permet de supporter l’insupportable, elle incarne tour à tour avec un talent consommé toute une galerie de personnages hauts en couleur et parfois terrifiants, décortiquant méthodiquement et déconstruisant impitoyablement tous les mécanismes pervers de la violence sous toutes ses formes pour nous interroger frontalement sur ces questions essentielles : comment peut-on renaître authentiquement après avoir traversé les cercles les plus profonds de l’enfer personnel ? Comment peut-on retrouver la capacité d’aimer sincèrement après avoir croisé sur son chemin l’effroyable figure mythologique de Barbe Bleue dans sa version contemporaine ?

Sujet absolument terrifiant par sa proximité avec notre réalité quotidienne, qui vient impitoyablement questionner notre propre construction psychologique et sociale, l’héritage familial que nous portons tous consciemment ou inconsciemment, la défaillance tragique des parents censés nous protéger, et plus largement celle d’une société tout entière qui ferme trop souvent les yeux sur ces violences domestiques. Céline Ripoll parvient avec une maîtrise artistique remarquable à donner un sens profond et durable aux fracas de l’existence, transformant alchimiquement sa douleur personnelle en force créatrice, ses cicatrices les plus profondes en or véritable de la création artistique.

Elle ne raconte absolument pas l’histoire pathétique et complaisante d’une victime résignée, mais bien celle, lumineuse et inspirante, d’une femme définitivement debout, fière et digne, tenant tendrement mais fermement la main fragile de l’enfant qu’elle a été autrefois et qu’elle protège désormais. Un spectacle coup de poing d’une rare intensité, véritable performance artistique totale où se mêlent harmonieusement le rire libérateur, l’émotion la plus pure et la résilience la plus exemplaire.

Public : à partir de 15 ans
Durée : 1h15